Mérite scientifique régional 2003

Lauréats du Mérite scientifique régional 2003

Mérite scientifique régional 2003
  1. Décerné à Pierre Zwiebel

    Prix Plourde-Gaudreault
    Décerné à Pierre Zwiebel

    Les possibilités qu’offre Internet sont immenses et se révèlent parfois très utiles. Dans le domaine de la santé, une expérience tout à fait inédite au Canada a été lancée par le psychiatre Pierre Zwiebel afin de pallier la pénurie de spécialistes en santé mentale et répondre aux besoins spécifiques des omnipraticiens dans le domaine de la santé mentale.

    Psychiatre à l’Hôtel-Dieu de Roberval, le docteur Zwiebel a piloté une initiative visant à développer un site Web afin de rendre accessible aux médecins omnipraticiens du territoire du Lac Saint-Jean, et éventuellement à l’ensemble des généralistes de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, un programme de formation médicale continue en psychiatrie appelé Omnipsy. Le site se veut un lieu de diffusion de l’expertise psychiatrique et un point de rassemblement entre psychiatres et omnipraticiens, un lieu de formation et d’interaction, de même qu’un guide pour aider les médecins à prendre en charge une clientèle présentant une problématique de santé mentale.

    La contribution du docteur Zwiebel à l’amélioration de la qualité des soins et des services aux usagers est évidente. L’Association des hôpitaux du Québec l’a d’ailleurs reconnue en lui décernant le prix d’excellence en Informatique-Santé 2002 (volet technologie des télécommunications et de l’Internet). Cette distinction voulait souligner le potentiel d’exportabilité d’Omnypsy dans le réseau de la santé, son accessibilité grand public, sa gratuité et son degré d’éthique qui respecte la confidentialité. Par cette innovation, le docteur Zwiebel fait la preuve que l’utilisation des nouvelles technologies chez les professionnels de la santé concourt à l’avancement des pratiques médicales et favorise la bonification de la prestation de services aux usagers.

  2. Décerné aux Docteurs Jean Legault et André Pichette

    Prix Louis-Élie-Beauchamp
    Décerné aux Docteurs Jean Legault et André Pichette

    La forêt boréale recèle de trésors ; les Amérindiens ne l’ignoraient pas, nos chercheurs scientifiques sont eux aussi sur la piste. Nous connaissions les vertus de l’if lequel est à l’origine du taxol, l’agent antitumoral le plus vendu au monde. Mais une équipe de chercheurs de l’UQAC a réussi une percée en isolant une molécule de l’huile essentielle du sapin baumier, l’alpha-humulène, qui montre une activité antitumorale significative, de même qu’un bon pouvoir de sélectivé, en s’attaquant davantage aux cellules cancéreuses qu’aux cellules saines. Cette découverte a d’ailleurs été sélectionnée comme l’une des 10 découvertes de l’année 2001 par la revue Québec Sciences.

    André Pichette et Jean Legault sont deux chimistes de formation, professeurs-chercheurs rattachés au Département des sciences fondamentales de l’UQAC. Complémentaires l’un de l’autre, ils axent leurs travaux sur la valorisation des ressources boréales par l’évaluation de l’activité biologique qui pourrait conduire éventuellement à des applications médicales. L’apport des deux chercheurs a permis d’élargir le cadre d’action du Laboratoire d’analyse et de séparation des essences végétales (LASEVE) de l’UQAC en y intégrant des éléments de pharmacologie et le développement de nouveaux produits ; l’alpha-humulène en est un exemple. Le grand nombre de subventions et contrats de recherche accordé aux docteurs Pichette et Legault, ces dernières années, confirme par ailleurs le potentiel scientifique et la pertinence de leurs travaux.

    Puisant leur énergie on ne sait trop où, ils publient à un rythme effréné dans diverses revues scientifiques, dirigent des mémoires et des thèses, et assurent l’encadrement d’étudiants et de professionnels. Mais, plus que tout, leur énergie sert à donner de l’espoir à bien des gens.

  3. Décerné à Raymonde Gagnon

    Prix Fondation Asselin
    Décerné à Raymonde Gagnon


    L’apprentissage et le jeu sont de vieux complices que Raymonde Gagnon place en haute estime lorsqu’il s’agit d’aider les enfants d’âge préscolaire à maîtriser la pratique des sons dans l’acquisition du langage. En créant le jeu " Je donne ma langue aux Ani-mots ", elle a illustré l’incontournable affection qu’a l’enfant envers le jeu et sa grande capacité à apprendre dans un univers ludique. Ce jeu de langage s’adresse aux enfants de 4 à 8 ans. Il permet de développer la discrimination auditive de sons parmi les derniers à être maîtrisés dans la langue française, tout en étant un jeu adapté à une clientèle montrant des difficultés de langage. Cette contribution au monde des activités d’apprentissage a été saluée par les pairs comme un outil permettant le développement de certaines compétences et pour ses qualités favorisant l’exercice de la pensée et de la créativité, tout autant que celles de la socialisation et de l’estime de soi.

    On pourrait comprendre qu’après trente années d’enseignement au préscolaire et d’engagement personnel pour améliorer les outils et les activités d’apprentissage, Raymonde Gagnon puisse sentir une forme d’accomplissement et d’aboutissement. Pendant quatre décennies, au sein de plusieurs écoles de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay, elle a su identifier des problématiques et expérimenter de nouvelles approches. Ses réalisations pédagogiques dénotent toutes un souci pour la nouveauté, l’ouverture et le rapprochement entre l’école et les parents, tout en constituant une contribution à l’avancement de l’environnement éducatif préscolaire. Mais loin de se freiner, elle continue à alimenter la recherche par une collaboration au site Le grand monde du préscolaire, où elle partage ses découvertes et son savoir-faire avec ses pairs. Notons aussi ses efforts à créer un réseau associant des linguistes, des orthophonistes et autres spécialistes. La démonstration de tant d’énergie nous porte à croire que le jeu aide à rester jeune !

  4. Décerné à Philippe Saint-Gelais

    Prix Alphonse-Huard
    Décerné à Philippe Saint-Gelais

    Deux aspects sont communs à la plupart des autodidactes : la passion et la curiosité intellectuelle. Philippe Saint-Gelais ne fait surtout pas exception à la règle. D’abord intéressé par la géologie, dès les années 40, il intègre les connaissances relatives aux sols qui le conduiront, dans les années 60, à la paléontologie. En effet, ses recherches à Saint-Honoré lui font découvrir, en 1966, ses premiers fossiles : des crustacés tribolites. Dès lors, sa passion pour cette science ne se démentira plus.

    Véritable pionnier de la paléontologie au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Philippe Saint-Gelais a été le premier à l’aborder de façon méthodique et rigoureuse. En une vingtaine d’années, il réussit à rassembler plus de 2 000 spécimens fossilisés, dont certains sont uniques. Cela témoigne bien de la diversité de la faune marine ayant vécu ici il y a 450 millions d’années. Cette collection de référence à valeur scientifique reconnue a été documentée à force de passion, de patience et avec toute la rigueur scientifique requise. Il a exploré les sols fossilifères, classé les spécimens, consulté des ouvrages et des spécialistes pour en arriver à constituer un patrimoine scientifique unique.

    Très riche d’enseignement, la collection Saint-Gelais fait aujourd’hui partie de la collection paléontologique du Québec et certaines de ses pièces sont intégrées à l’exposition itinérante sur le patrimoine paléontologique québécois. La contribution de Philippe Saint-Gelais au monde scientifique est indéniable et ses travaux continuent d’alimenter les recherches. Des chercheurs ont souligné son apport en nommant une espèce de trilobite de son nom : le Walencrinuroides gelaisi. C’est un hommage qui rejaillit sur tous ces autodidactes amoureux de la connaissance.