Prix Plourde-Gaudreault
Décerné à Andréa Boudreault
Les personnes âgées qui comptent actuellement pour 12 % de la population québécoise en formeront le quart en 2025. Déjà en progression, les problématiques en gériatrie occuperont dès lors une part importante du personnel de la santé. Ces nouvelles réalités ont besoin d’être documentées et le Guide de gériatrie écrit par l’infirmière clinicienne Andréa Boudreault apporte une contribution significative à la pratique gériatrique. Aboutissement de cinq ans de recherche, l’ouvrage de référence est à la fois un guide qui actualise les modes d’intervention auprès des personnes âgées et une source d’information terminologique précieuse pour les professionnels qui œuvrent au sein des équipes multidisciplinaires. La qualité indéniable de son travail lui a d’ailleurs valu le Prix Innovation clinique-3M de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Saguenay–Lac-Saint-Jean/Nord-du-Québec, en mai 2003. Plus significatif encore de sa rigueur scientifique et de sa valeur pédagogique, l’ouvrage figure parmi les références obligatoires de plusieurs cours de formation infirmière.
Femme passionnée et engagée, en même temps que soucieuse de la qualité des services aux personnes âgées, Andréa Boudreault pratique depuis de nombreuses années à l’Unité de courte durée gériatrique du Carrefour de santé de Jonquière, tout en poursuivant des études à la maîtrise en sciences infirmières, à l’Université du Québec à Chicoutimi. Son implication dans la recherche scientifique, sa contribution au développement de la pratique professionnelle en gériatrie, ou sa collaboration à l’élaboration d’outils cliniques en programmes de soins lui confèrent une expertise reconnue autant par les milieux infirmier que médical. Mais essentiellement, et bien qu’elle soit le fruit de l’acharnement et de l’expérience, cette connaissance n’aurait pu se développer sans son moteur fondamental : l’amour qu’elle porte aux personnes âgées et le dévouement qui l’accompagne.
Prix J.-E.-A.-Dubuc
Décerné à Luc Morin
L’apparition d’un nouveau langage de programmation, appelé Rodin, vient révolutionner le monde des ordinateurs re-configurables. Celui à l’origine de cette innovation majeure, Luc Morin, professeur au département des sciences appliquées à l’Université du Québec à Chicoutimi, a commencé à en élaborer la structure à partir de 1995. Tel qu’il est conçu aujourd’hui, il prend le relais du modèle séquentiel conventionnel en apparaissant comme le premier langage véritablement parallèle utilisé pour la programmation des ordinateurs et des systèmes embarqués. Les champs d’application s’étendent à l’ensemble des secteurs de l’économie, incluant les produits de consommation et appareils à usage personnel. Poussé par l’intérêt grandissant pour cette technologie révolutionnaire Luc Morin a créé en 2002 Novakod Technologies dans le but de faciliter la promotion et la commercialisation de son produit. Depuis, l’Agence spatiale canadienne a reconnu l’importance de l’innovation en octroyant à Novakod quelques contrats qui ont conduit à la création de plusieurs emplois en génie.
Cette fulgurante percée a un nom. On peut l’appeler compétence, créativité, détermination ou persévérance. Elle est l’aboutissement d’une contribution remarquable à la recherche et au développement, à l’enseignement et à la formation de centaines d’ingénieurs dans le domaine du génie logiciel. Spécialisé en génie informatique et en génie électrique, Luc Morin œuvre à l’UQAC depuis plus de vingt ans. Il est l’auteur de plusieurs publications, articles et rapports, et prononce à l’occasion des conférences comme celle regroupant des spécialistes de l’Agence spatiale à Montréal en 2003. Ses réalisations contribuent au rayonnement de l’UQAC et du Saguenay–Lac-Saint-Jean à l’échelle internationale tout comme elles favorisent la création d’entreprises capables d’assurer la pérennité de leurs ressources spécialisées, ici en région. Grâce à son talent et à sa persévérance, et grâce à une avancée technologique qui marque le monde des ordinateurs, Luc Morin se réserve un bel accueil dans un marché où l’attend un potentiel immense.
Prix Fondation Asselin
Décerné à Lily Martel et Annie Tremblay
Une expérience pédagogique originale et unique au Québec vient de voir le jour à l’École Laure-Conan de Chicoutimi. Fruit du travail inlassable de deux enseignantes d’expérience, Lily Martel et Annie Tremblay, le Projet cuisine s’adresse à des groupes en alphabétisation et vise la maîtrise de la langue française et des mathématiques par l’entremise d’activités reliées à l’alimentation et à la cuisine. Les deux enseignantes ont patiemment construit deux outils pédagogiques qui assurent un transfert des acquis adéquat vers la clientèle adulte. L’enseignant en alphabétisation peut maintenant compter sur un guide d’intervention comprenant 43 activités de français et de mathématiques, conçues à partir du Guide alimentaire canadien et de 12 recettes, ainsi qu’un volet mini-entreprise. Il propose un contenu pédagogique respectant les exigences ministérielles, et des activités d’apprentissage dynamiques qui répondent aux objectifs d’application des compétences transversales de la nouvelle réforme en éducation. Le cahier de l’élève conçu à partir des recettes contient 47 fiches d’exercices en français, en mathématiques et en prise de décision.
Il aura fallu beaucoup d’entrain et de détermination aux deux enseignantes pour réaliser le Projet cuisine. Mais avec passion et rigueur, elles ont su jumeler leur tâche d’enseignement et cette démarche parallèle pour en faire une expérience absolument stimulante. L’idée d’utiliser l’alimentation et la cuisine comme toile de fond des activités pédagogiques aide les étudiants à acquérir des connaissances et des habiletés qui leur seront profitables à chaque jour de leur vie. L’idée d’un volet mini-entreprise sans but lucratif, dans le cadre des activités de mathématiques, est aussi une façon originale d’intégration pédagogique. En préparant les repas aux élèves démunis, à partir des recettes du guide, les étudiants acquièrent une confiance et une autonomie profitables à leur développement global. Lily Martel et Annie Tremblay peuvent être fières de leur ouvrage d’autant plus que les outils andragogiques en alphabétisation sont une denrée rare. Le Projet cuisine contribue de façon remarquable à l’avancement de l’éducation; c’est sans aucun doute une expérience qui mérite d’être reprise ailleurs.
Prix Alphonse-Huard
Décerné à la Corporation Entomofaune du Québec
Les insectes ces mal aimés! Davantage enclins à les voir comme une nuisance – ce qui, du reste, est vrai pour certaines espèces – la plupart des gens ignorent leur importance dans la dynamique des écosystèmes alors qu’ils représentent avec les végétaux une partie parmi les plus importantes de la biomasse. Rien qu’au Québec, 26 000 espèces d’insectes ont été répertoriées, mais seulement la moitié a reçu une description. Heureusement, un organisme dynamique, la Corporation entomofaune du Québec, contribue depuis 1988 à remplir les vides documentaires en colligeant des données taxinomiques et faunistiques sur les insectes et autres invertébrés. Le travail acharné de ses membres contribue à une meilleure compréhension des insectes, et permet aux communautés québécoise et internationale de bénéficier des connaissances issues de ses productions scientifiques.
Parmi ses travaux, la Corporation a contribué à la conception et au développement de la Base de données sur les insectes du Québec (BADIQ) qui gère 24 000 taxons et 15 000 échantillons de terrain, et qui constitue un potentiel immense pour la recherche et la gestion de la biodiversité. Elle produit divers types de documents scientifiques, des documents fauniques ou techniques, un bulletin d’information semestriel et édite des volumes dont un, Les Odonates du Québec, est devenu une référence pour les organismes de conservation de la biodiversité. Pour la première fois en Amérique du Nord, une série de photolithographies à tirage limité illustrant des insectes a été publiée et elle est le fait de la Corporation entomofaune du Québec. Sa capacité d’innover et la rigueur scientifique qui accompagne sa démarche en font un partenaire sollicité. La Société entomologique du Québec, l’Association des entomologistes amateurs du Québec et l’Insectarium de Montréal pour ne nommer que ceux-là, font partie d’un ensemble où le partage des connaissances est la priorité absolue. Le site Internet de la Corporation entomofaune du Québec favorise aussi la libre circulation d’une information scientifique actualisée. Et peut-être, en fin de compte, aide-t-il les gens à se convaincre que les insectes peuvent aussi piquer la curiosité?
Mention honorifique
Décerné à la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi
Il y en a eu du chemin de parcouru depuis les débuts de l’Université du Québec à Chicoutimi. Dès le départ, la communauté régionale a voulu l’accompagner dans sa marche vers l’excellence en pressentant les bénéfices que ses réalisations procureraient à l’ensemble de ses membres. Aujourd’hui, le milieu régional se passerait difficilement de cet acteur du développement et de l’innovation.
Pour en arriver là, il a fallu que la communauté se mobilise afin de soutenir l’institution et faire en sorte qu’elle développe ses créneaux de recherche et ses chercheurs. Reconnaissant ce domaine comme l’élément essentiel du développement d’une institution du savoir, la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi est devenue, à partir de 1970, un organisme de soutien à la recherche qui a, jusqu’à aujourd’hui, distribué quinze millions de dollars à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Si l’Université du Québec à Chicoutimi s’illustre tant dans ses créneaux d’excellence, elle le doit en partie à la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi, ces bâtisseurs qui ont cru à l’impact du savoir sur les communautés. Ils ont semé des graines pour l’avenir, et aujourd’hui, les fruits sont à la hauteur de la promesse des fleurs. Car la recherche est dynamique, les projets nombreux et les infrastructures bien établies.
C’est pourquoi le Mérite scientifique régional tient à décerner une mention honorifique à la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi. Son appui indéfectible, la générosité et la curiosité intellectuelle manifestées par ses membres ont grandement contribué à enrichir la vie scientifique dans notre région. À ces ardents défenseurs de notre université, de son enseignement et de sa recherche, à ces visionnaires du monde scientifique au regard porté vers l’avenir, nous adressons nos plus sincères remerciements.