Prix Alphonse-Huard
Décerné au Comité des Bars des sciences
Apparue en Europe au milieu des années 90, la formule des Bars des sciences a été implantée au Québec, en 2002, grâce à une initiative de la revue Québec Science, propriété du Cégep de Jonquière. Faire sortir la connaissance et les chercheurs hors de ses murs et les convier à débattre devant un auditoire avide d’informations scientifiques et technologiques, créer un lieu d’échanges et une tribune pour permettre un éclairage nouveau sur des sujets qui interpellent, voilà une façon tout à fait originale de vulgariser et démocratiser la science. À Jonquière, la formule a fait boule de neige et beaucoup d’adeptes depuis le coup d’envoi en novembre 2003.
Premier événement du genre à se tenir hors des grands centres, le Bar des sciences à Jonquière connaît un vif succès. En trois ans, 1 500 personnes ont assisté à dix bars de sciences et grâce au relais des médias, les propos et les travaux des scientifiques permettent de rejoindre un plus large auditoire. Bien plus, chaque Bar des sciences est enregistré sur support numérique pour une diffusion éventuelle dans les bibliothèques du réseau de l’éducation et certaines thématiques sont reprises dans le cadre des cafés scientifiques des écoles de niveau secondaire.
Un tel travail d’animation scientifique en région mérite toute notre admiration. L’équipe d’une dizaine de bénévoles, qui provient du Cégep de Jonquière et aussi de l’extérieur, nous invite, par le biais de ses invités, à réfléchir sur les grandes questions de nos sociétés modernes, mais aussi s’assure de mettre en valeur l’expertise scientifique régionale et ses chercheurs. Quiconque a assisté à une de ces soirées au Pub La Voie maltée a pu goûter la richesse des échanges entre le public et les invités, ainsi que la joie manifeste d’être des débats tout en se désaltérant. « Et pour vous, qu’est-ce que ce sera? » « Une pinte de connaissance, s’il vous plaît! »
Prix Fondation Asselin
Décerné à Suzanne Gravel et Jackie Tremblay
À l’heure où nos sociétés sont de plus en plus sédentaires, au moment où l’obésité chez l’enfant devient graduellement un problème de santé physique, où le manque d’activités de mouvement chez les jeunes apparaît comme un constat troublant, la recherche-action réalisée par Suzanne Gravel et Jackie Tremblay, Développer l’intervention en psychomotricité auprès des enfants, s’avère un outil novateur pour enrichir la pratique du personnel éducateur et favoriser les activités psychomotrices dans les centres de la petite enfance.
Réalisée avec la complicité de deux CPE de la région, la recherche des deux auteures, enseignantes au département de Techniques de l’éducation à l’enfance du Cégep de Jonquière, est utile à bien des égards. Elle permet l’introduction d’une pratique psychomotrice dans les CPE, elle apporte de nouvelles connaissances pédagogiques dans la formation du personnel éducateur et enseignant, et elle précise l’importance de l’action, du mouvement et de l’agir dans le développement global de l’enfant. Les observations faites après l’implantation du projet dans les CPE confirment l’impact positif de la méthode et son caractère préventif en regard des difficultés du développement global de l’enfant.
Les deux chercheures ont consacré quatre ans à la recherche-action. Depuis l’implantation psychomotrice dans les deux CPE, le personnel éducateur de neuf écoles élémentaires du Lac Saint-Jean et d’un CPE ont pu profiter du programme de formation. Poussées par leur passion pour la recherche, préoccupées par le bien-être de l’enfant et son développement global, Suzanne Gravel et Jackie Tremblay alimentent de façon exceptionnelle la pratique pédagogique du personnel éducateur, tant dans les CPE que dans les établissements scolaires, et cela pour le plus grand bénéfice de nos enfants.
Prix Plourde-Gaudreault
Décerné au Centre de santé et de services sociaux Lac-Saint-Jean-Est
L’impact psychosocial du déluge de 1996 sur la population a démontré, qu’en situation de crise, il est impératif de pouvoir compter sur une intervention professionnelle continue et référencée. En 1999, une équipe du Service d’intervention sociale du CLSC Le Norois met en place un service d’intervention téléphonique régional pour répondre à une clientèle large vivant diverses problématiques psychosociales.
Dans le but d’améliorer et d’harmoniser les interventions des travailleuses sociales, l’équipe du CLSC élabore un projet de guides d’intervention info-social, qui se veut un soutien aux intervenants dans le processus d’intervention, ainsi qu’un outil de référence orientant la prise de décision et le jugement professionnel. À partir de 2002, le projet devient provincial et le CLSC Le Norois est choisi par le ministère pour développer des outils cliniques.
À ce jour, 66 guides d’intervention info-social ont été conçus et 25 guides d’intervention pré-crise sont présentement en voie de réalisation, en plus de nombreux outils pour faciliter l’intervention téléphonique. L’équipe a aussi créé un modèle inédit de classification des guides d’intervention info-social qui oriente l’intervention, classifie les difficultés des personnes et détermine leurs besoins prioritaires. L’an prochain, tous les guides seront traduits en anglais, une formation bilingue sera offerte et éventuellement les guides serviront d’outil de base pour un service québécois info-social centralisé offert 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Par leur persévérance, leur motivation, leur professionnalisme et leur rigueur scientifique, les artisans de ce projet contribuent à l’enrichissement de la pratique de première ligne en service social et à l’optimisation des services de crise.
Prix Louis-Élie-Beauchamp
Décerné à Catherine Laprise
Sa carrière scientifique est relativement jeune et déjà son parcours impressionne. Catherine Laprise, professeure au département des sciences fondamentales de l’UQAC, poursuit de front des activités d’enseignement et de recherche en génétique avec un intérêt marqué pour la génétique des maladies inflammatoires complexes. Ses recherches sur la génétique de l’asthme, à partir d’une cohorte de familles du Saguenay–Lac-Saint-Jean, ont d’ailleurs été saluées par ses pairs, ici et à l’étranger.
Les retombées de ses activités pour la région sont palpables tant pour la communauté scientifique que pour la population. Ses recherches sur l’acidose lactique, la tyrosinémie héréditaire et la mucolipidose, maladies présentes ici, favorisent la formation scientifique et laissent entrevoir une éventuelle thérapie médicale pour les personnes atteintes. Sa collaboration avec CORAMH au développement d’outils de vulgarisation scientifique et de communication, l’impact de son expertise sur la formation des étudiants, sa soif de partager son savoir par le biais de travaux de communication scientifique et de conférences, et son rayonnement sur la communauté scientifique internationale, sont autant d’éléments qui font de Catherine Laprise une alliée importante pour la vitalité des sciences au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Scientifique très prolifique, elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les déterminants génétiques de l’asthme, et chercheure au Centre de médecine génique de l’Université de Montréal ainsi qu’au sein du groupe pancanadien AllerGen. Elle publie dans des revues prestigieuses et entretient des collaborations avec des chercheurs de partout. Sa réputation dépasse les frontières. Souhaitons seulement que Catherine Laprise, elle, continue à rester à l’intérieur des nôtres !
Mention honorifique
Décerné à Pierre Lavoie
Quand l’affliction devient une source intarissable de motivation et que le chagrin se transforme en une puissante adrénaline, de grands gestes se posent. Résolument, Pierre Lavoie l’a démontré et poursuit toujours sa croisade avec une détermination sans borne.
Impliqué activement dans l’Association de l’acidose lactique depuis 1994, il en assure la présidence depuis près de dix ans. En 2003, Pierre Lavoie devient porte-parole de CORAMH (Corporation de recherche et d’action sur les maladies héréditaires) et depuis, il parcoure la région à titre de conférencier, de président ou d’invité d’honneur pour divers événements, fidèle à sa cause sur la problématique des maladies héréditaires au Saguenay—Lac-St-Jean.
Athlète de haut niveau, Pierre Lavoie fait preuve d’une grande endurance et excelle dans le dépassement de soi (entre autres, gagnant de l’Ironman d’Hawaï en 1994). C’est dans cet esprit qu’il entreprend en 1999, la première édition du « Défi Pierre Lavoie » alors qu’il roule 650 km à vélo autour de la région en 24 heures. Il répétera l’exploit à trois reprises et amassera quelque 800 000 $, tous versés à l’Association de l’acidose lactique, principalement pour la recherche. Conséquemment, le gêne responsable de la maladie sera découvert en 2003. La même année, Pierre Lavoie fonde le Club cycliste acidose lactique, déjà doté d’une notoriété. Actif sur plusieurs tableaux, il est à l’origine de la création d’une équipe de chercheurs de l’Université du Québec à Chicoutimi qui opère depuis 2005. Il peut aussi compter sur la collaboration de chercheurs de Boston, Toronto et Montréal.
Digne porteur d’une cause notable, Pierre Lavoie reçoit en 2005 la « Médaille du service méritoire » des mains de madame Adrienne Clarkson. La Presse le nomme « Personnalité de la semaine» et lui décerne, en janvier 2006, le prix « Personnalité La Presse » dans la catégorie courage, humanisme et accomplissement personnel.
L’attribution d’une « Mention honorifique » à monsieur Pierre Lavoie se veut un hommage à cet homme de cœur, de courage et d’espoir, devenu source d’inspiration pour toute une population.